Spécifier et certifier le savoir de l'autodidacte.
L'autoformation ou autodidactique (parfois aussi écrite autodidactie ou autodidaxie) est, comme son nom l'indique, l'activité qui consiste à se former soi-même, en autodidacte. Vieille comme le monde l'autoformation est pourtant depuis quelques années l'objet d'études particulières, avec notamment la création du GRAF ou Groupe de Recherche sur l'Autoformation en France (1992), puis le lancement des colloques européens sur l'autoformation (Nantes 1995) et des rencontres mondiales de l'autoformation (Montréal 1997).
Au 21° siècle l'autoformation est omniprésente. L'image médiatisée d'un autodidacte grand industriel admiré de tous et fier de son simple certificat d'études n'est que la partie émergée de l'iceberg, qui tend à faire oublier qu'aujourd'hui tout un chacun est autodidacte, l'un pour avoir utilisé tout seul une méthode de langues par livre et cassettes, l'autre pour avoir suivi pas à pas le didacticiel d'un programme informatique grand public. Et l'autoformation n'est pas un phénomène nouveau, elle date au moins des premiers livres écrits, c'est-à-dire de la première possibilité de prendre connaissance de l'expérience de quelqu'un d'autre sans l'intermédiaire d'un précepteur ou professeur.
Si de nos jours l'autoformation fait l'objet d'un intérêt formel, c'est pour la conjonction de plusieurs facteurs :
la nécessité de répertorier et mobiliser tous les savoirs présents dans une organisation ("knowledge management"), même acquis en-dehors d'elle par autoformation,
le souci de connaître tous les savoirs d'une personne, même dans les domaines où elle est autodidacte, afin de reconnaître sa complétude, cette reconnaissance étant un facteur de satisfaction et de motivation,
le besoin d'élaborer des portefeuilles de compétences afin de bâtir des parcours individualisés de formation en tenant compte de l'autoformation antérieure des intéressés (gestion des compétences),
les possibilités offertes par le développement de nouveaux outils dits multimédia, facilitant l'autoformation et multipliant parfois l'efficacité de supports plus traditionnels.
Toutefois l'autoformation n'est certainement pas limitée à l'utilisation formelle et méthodique de ces outils d'apprentissage. Celui qui est abonné depuis dix ans à une revue de psychologie, ou celui qui a remonté pièce par pièce sa voiture de collection, a fait œuvre d'autoformation sans le savoir et est un autodidacte qui s'ignore.
En France les débats préliminaires au vote de la loi de modernisation sociale ont fait apparaître un courant favorable à la reconnaissance des acquis de l'étude individuelle, mais le texte retenu s'est finalement limité à l'expérience, c'est-à-dire ce que l'on a expérimenté soi-même à l'exclusion de ce que l'on a appris sans l'expérimenter (par exemple par la lecture), et l'expérience sur au moins trois ans. Or, pour reprendre le cas de l'étude individuelle d'une langue étrangère par une méthode audiovisuelle (par exemple), il est clair que l'autoformation peut permettre d'acquérir des compétences, même sans qu'elles aient été exercées, et même en moins de trois ans.
L'Université Multiculturelle Internationale entend faciliter la reconnaissance de cette autoformation.